samedi 31 août 2013

Jackson And His Computerband # Glow, un retour remarqué.

     La scène électro française n'a pas fini de faire parler d'elle. Jackson And His Computerband, qui ajoute avec talent sa pierre à l'édifice de la French Touch, revient avec un second album, Glow. Pétillant & sautillant, l'album est parfait pour finir les vacances en beauté. Ecoute.




Dans les premiers instants de Blow, on pourrait croire à un énième album de pop psychée... Mais la guitare apaisante est très vite contrastée par des voix fantomatiques. Efficace, le même schéma est reprise sur Vista.



Si Seal paraît moins abordable pour les novices comme moi, nul doute que ce morceau plaira aux puristes du genre. Sur Dead Living Things, je suis captivée à nouveau. La pression diminue, & le tempo aussi par la même occasion. Voix étouffée & rythmique lancinante, c'est presque à regret que l'écoute de G.I. Jane (Fill Me Up), mais le refrain élancé & la ligne de basse entêtante auront raison de moi rapidement.

Si Blood Bust est le genre de morceau qui vous détraque rapidement, Memory offre une pause bien méritée. Des voix chantent à l'unisson, pendant la rythmique s'enrichit progressivement. De quoi préparer le terrain pour le titre phare de l'album... Arp #1. Dévoilé depuis mi-juillet, Arp #1 est irrésistiblement dansant!



A l'écoute de Pump, limite flippant, & de Billy, on se dit que Jackson And His Computerband aime les ambiances froides... Mais ça lui va tout aussi bien. Avec ses cheveux blonds en bataille, digne d'être le petit-fils de Doc de Retour vers le futur, on l'imagine aisément travailler toutes ces ambiances grâce à l'aide précieuse de machines bizarroïdes. Et le résultat est concluant... De quoi danser encore un peu avant la rentrée.


Je vous laisse avec le teaser de Glow,
Enjoy... & play it louder!!


mercredi 28 août 2013

Bloc Party # The Next Wave Sessions... Décevant.

     La crise perdure au sein de Bloc Party. Depuis que Matt Tong a quitté le groupe, remplacé par Sarah Jones (membre de New Young Pony Club), on se demandait si The Nextwave Sessions verrait le jour... Il est bel & bien sorti, mais à l'écoute de ce maxi, on se demande s'il était bien nécessaire. 




Pour ceux qui n'ont pas apprécié Four, vous risquez d'être déçus par The Next Wave Session, qui suit scrupuleusement les sentiers érigés par le quatrième album de Bloc Party.  

Ratchet, dont le phrasé accrocheur de Kele Okereke est on ne peut plus séduisant, promettait pourtant de jolies surprises... Incroyablement dansant, le titre atteint son apogée lors des "make it count" entêtant du chanteur, appuyé par un long crescendo à la batterie. 



Si les premières mesures d'Obscene sont captivantes, le titre tourne très vite en rond. Loin d'être inaudible, Obscene est le genre de titre que l'on ne remarque pas. Et si l'on ne peut pas en dire autant de French Kiss, qu'on ne peut que souligner tant les couplets répétitifs sont énervants, ce n'est pas forcément bon signe. 

Avec Children Of The Future, le son, l'énergie & les nuances de Silent Alarm ressortent timidement. A l'ancienne. Le meilleur pour la fin, comme on dit. 


The Next Wave Sessions, décevant, annonce une pause à durée indéterminée pour Bloc Party - confirmé par Russel Lissack himself. Finalement, ce n'est peut-être pas plus mal. Toutes les bonnes choses ont une fin.

Je vous laisse avec Children Of The Future,
Enjoy... & play it louder!!

PS: Pour relire le live report de Bloc Party, c'est par ici!


mardi 27 août 2013

King Krule # 6 Feet Beneath The Moon, puissant & inimitable.

     Etre aussi jeune & talentueux, c'est possible? A l'écoute d'Easy Easy, les critiques criaient presque au génie. Et depuis, l'attente de la sortie de 6 Feet Beneath The Moon fût (très) longue. Aujourd'hui, les fans déjà nombreux du chanteur sont largement récompensés par l'incroyable qualité de l'album: King Krule fait l'unanimité. A écouter de toute urgence.



De sa voix rugueuse & enragée, King Krule anesthésie les pensées, inhibe les sentiments... Emporte tout sur son passage. Porté par cette voix hors-norme -dont il s'amuse, évidemment- on s'oublie facilement à l'écoute d'Easy Easy (pour relire l'article, c'est par ici) ou encore Border Line. Impossible de rester de marbre tant le jeune homme est captivant, omniprésent dans chaque recoin de mélodie. 
Sur Will I Come, on croirait presque entendre les Crystal Castles, à l'époque de leur album éponyme. A fleur de peau, l'anglais se livre sans retenue.



Malgré l'air insaisissable qu'il semble dégager, King Krule cache une sensibilité qu'il dévoile au compte-gouttes, sur des titres comme le sublime Baby Blue, Cementality, ou Ocean Bed - terriblement poignant.



Inclassable, King Krule déstabilise avec des titres comme Out Getting Ribs. Perdue au milieu de ses intonations nombreuses, la rythmique reste présente. Bien souvent, on la devine en filigrane, discrète, sous-jacente; comme sur Has This Hit? ou encore Foreign 2. Sur le très bon A Lizard State, qui sort bien évidemment du lot, on retrouve King Krule sur une rythmique aux accents jazz & cuivrés. Le phrasé de l'anglais, quant à lui, rappelle celui d'Alex Turner sur les premiers albums des Arctic Monkeys.



Avec cet album, King Krule est à la hauteur de toutes les espérances. Alors... 6 Feet Beneath The Moon, album de l'année 2013? Si jamais ce n'est pas le cas, ça y ressemble drôlement.


Je vous laisse avec un live d'Ocean Bed,
Enjoy... & play it louder!!

lundi 26 août 2013

Stromae # Une Racine Carrée qui ne passe pas inaperçue.

      Celui que tout le monde compare à Brel est enfin de retour. Après le succès phénoménal d'Alors On Danse, Stromae prouve avec ce second opus, Racine Carrée, que son talent ne s'est pas émietté avec sa notoriété croissante. Bien au contraire. Le songwriting percutant est toujours là & les samples dansants ne font pas défaut. Un album presque Formidable. Ecoute.



L'identité Stromae semble immuable. Fidèle à lui-même, chacune de ses chansons est reconnaissable dès les premières notes. Si Papaoutai & Formidable étaient très prometteurs, le reste de l'album n'est pas en reste.



Stromae parle d'amour, encore & toujours. Ce leitmotiv inépuisable, dont il dévoile de nombreuses faces cachées & insoupçonnables. Sous toutes ses coutures, le belge dissèque les moindres travers de ce sentiment. De l'amour déchu à Tous les mêmes & Formidable, à l'absence de l'amour paternel qui apparaît en filigrane dans de nombreux titres... Tout y passe.

Mais Racine Carrée n'est pas le monde des bisounours. Avec sa plume incisive, Stromae livre des textes réfléchis & bien souvent, enragés. Avec la personnification du cancer dans Quand c'est? ou la description sous-jacente du mal être quotidien & sournois de Sommeil, Stromae questionne. Comme perdu dans une ère où tout va trop vite, comme il le chante si bien dans Carmen, Stromae cherche des réponses... Et lorsqu'il se fait passer pour naïf dans Bâtard, c'est encore meilleur. 

Rassure-toi, de Humain à l'eau à Merci, Stromae reste toujours aussi dansant. On en oublierait presque les paroles.

Je vous laisse avec le clip de Formidable,
Enjoy... & play it louder!!

lundi 19 août 2013

L'interview à la cool d'Orval Carlos Sibelius.

     Après son concert à La Route du Rock, je rencontre celui dont le pseudonyme à rallonge en étonne plus d'un. Entre les cris des mouettes & des enfants, Orval Carlos Sibelius (Axel Monneau, de son vrai nom) évoque l'enregistrement de Super Forma, les westerns... Et même l'avenir. Rencontre.




Oh, Play It Louder!! : Entre l'enregistrement & le mix de Super Forma, tu as enregistré Recovery Tapes (2011), est-ce que ce n'était pas trop dur de se remettre à l'ouvrage après cette parenthèse?
Orval Carlos Sibelius: Ce n'est pas moi qui ai mixé Super Forma. J'allais juste voir le mixeur, pour lui dire "ça j'aime bien, c'est cool. On pourrait faire-ci, on pourrait faire-ça..." Il faisait les choses de son côté donc pour moi, je revenais sur un travail ancien. C'était un peu plus frais, justement.

OPIL: Et le fait d'être dans l'attente, ça ne t'as pas dérangé?
Orval Carlos Sibelius: J'ai fais Recovery Tapes en attendant, donc ça va. C'était un peu ma catharsis aussi, car l'enregistrement de Super Forma était assez long & pénible (rires). Ce n'était pas forcément toujours satisfaisant. Je n'avais pas les pistes, je ne sais pas me servir d'un ordinateur donc ce n'est pas moi qui enregistrais moi-même les choses. A chaque fois, j'étais obligé d'attendre, d'avoir des disponibilités avec l'ingé son pour pouvoir enregistrer... C'est ça qui était surtout pénible, de ne pas pouvoir finir assez vite. C'est pour ça qu'après, j'ai fais Recovery Tapes pour pouvoir faire tout moi-même, dans l'urgence. C'était cool!



OPIL: Justement dans une interview des InRocks, tu décrivais Super Forma comme un cancer. T'es guéri aujourd'hui?
Orval Carlos Sibelius: Oui oui, ça va! (Rires). Maintenant, oui. Quand je repense à certaines phases... Mais oui, je suis content du disque, surtout que l'accueil est bien! L'album m'a apporté presque autant de choses biens que j'avais ressenti de choses négatives en le faisant, donc l'équilibre est plutôt bien là. Ça va, je suis content.

OPIL: Du coup, appréhender la scène avec cet album, ce n'était pas trop difficile?
Orval Carlos Sibelius: Bah t'as vu, c'était un peu difficile! (Rires). Là, on est encore en rodage. On est en formation à cinq. C'est un peu le challenge. Du coup, on retravaille spécialement les morceaux pour la scène puisqu'on ne peut pas avoir tous les instruments présents sur le disque. C'est intéressant aussi d'essayer de les arranger différemment pour les concerts. C'est bien, il va falloir qu'on bosse!

OPIL: Le mix a été réalisé par Stéphane Laporte (a.k.a Domotic), avec qui tu étais déjà au sein des Centenaires. Comment s'est déroulée cette seconde collaboration?
Orval Carlos Sibelius: Dans Centenaires, on était musiciens. C'était vraiment assez démocratique, chacun donnait son avis. Quand est arrivé le moment du mix, je lui ai dis "écoute, tu as carte blanche pour t'amuser avec les pistes du disque. Amuse-toi". En fait, ce n'était pas totalement carte blanche... J'étais quand même, de temps en temps, à donner mon avis "ça ce n'est pas possible!" (Rires). En gros, je pense qu'il a bien aimé faire ça.
Cette collaboration était très espacée. Pareil, il avait pleins de projets de mix, etc... Il travaillait sur Super Forma en parallèle de tous ses autres trucs. Ça rajoutait de la frustration supplémentaire pour moi, mais ce n'est pas grave, j'étais habitué! (Rires). Il s'est passé trois ans entre le premier moment où on a commencé à enregistré & aujourd’hui.

OPIL: A l'époque de ton premier album éponyme, Orval Carlos Sibelius (2006), tu décrivais ta musique comme de la pop progressive. T'en penses quoi aujourd'hui?
Orval Carlos Sibelius: Ça n'a pas trop changé! Encore faut que les gens savent ce que j'entend pas progressif. Ceux qui s'y connaissent en musique savent à peu près que je parle des trucs des années 70, un peu à l'alambiqué. Ce n'est pas vraiment ça ce que je fais. Ma musique est plus simple que tous ces groupes que j'adore, comme Genesis, King Crimson... Je ne suis pas du tout à ce niveau là de technicité, d'ambition... Quand ils faisaient leurs morceaux symphoniques & tout ça! C'est juste que j'essaye parfois de trouver des petits chemins de traverse, de compliquer un petit peu le truc, parce que je le sens comme ça. C'est la musique que je sens. Donc aujourd'hui, ce serait toujours pareil parce que finalement, je fais toujours la même musique je pense.



OPIL: On connait ton amour pour le cinéma & Super Forma à un côté très contemplatif. Est-ce que ça te plairait d'écrire des musiques pour le cinéma?
Orval Carlos Sibelius: Il n'y a pas longtemps, je t'aurai dis non. Faire des musiques de film, je ne pense pas du tout que ce soit mon truc. Quand je vois les musiques de films, je les trouve souvent très illustratives & ce n'est pas forcément ce que j'ai envie de faire. En même temps, il y a un côté je pense assez libérateur. Tu mets ton égo de côté, tu te mets au service de quelqu'un d'autre pour faire une musique. Ça peut peut-être faire sortir des aspects de la musique que je n'aurai pas forcément mis en avant. Des trucs instrumentaux, expérimentaux... Pourquoi pas, ça pourrait être un aboutissement. Mais je ne cours pas après!

OPIL: Est-ce que tu as une bande-son préférée ou un thème de film que tu aurai aimé composé?
Orval Carlos Sibelius: C'est comme tout, en musique, il y a plein de trucs que j'aime. Bah tu vois, il y avait Ennio Mojito juste avant, qui a passé que des trucs à la Morricone, etc... Pour moi, c'est un peu le top! Morricone, j'en écoutais encore il n'y a pas longtemps. Pourtant, je n'écoute pas énormément de musique de film. Mais lui, quand j'étais petit déjà, sa musique me faisait voyager. Des musiques de western, Il était une fois la Révolution, le thème du Le grand silence de Sergio Corbucci avec Jean-Louis Trintignant... La musique est superbe! Il a fait des supers beaux thèmes, des superpositions de clavecins, de guitares... C'est super beau! Il va dans l'émotion! Enfin bon, je pourrai t'en parler longtemps! Morricone, il est fort! (Rires) Enfin c'est con de dire ça, c'est un génie! C'est toujours frais je trouve, je ne m'en lasse pas.





OPIL: Tu te vois où dans dix ans?
Orval Carlos Sibelius: (Silence) Ah... Sur une plage, mais pas ici! C'est bien ici, mais peut-être une plage avec moins de monde. Pas forcément dans le monde musical ou le cinéma. Changer un peu.

OPIL: Quelles sont tes impressions par rapport au concert, au cadre, au public... ?
Orval Carlos Sibelius: On avait joué là avec Centenaires il y a trois ans, quatre ans... Cinq ans peut-être! C'est exactement le même endroit, la même place. Je m'en rappelle très bien! Bon, le concert était un peu chaotique mais sinon je suis content d'être là, c'est super agréable!

OPIL: Est-ce que tu savais qu'Orval était un nom de bière avant de prendre ton nom de scène?
Orval Carlos Sibelius: Non, il y a pleins de choses que je ne savais pas avant de le prendre! Je ne savais pas que Sibelius était un compositeur finlandais, je ne savais pas qu'Orval était une bière belge, ni que Carlos était un terroriste emprisonné!

OPIL: Justement, si tu devais boire une bière avec un des artistes programmé sur cette édition, ce serait avec qui? 
Orval Carlos Sibelius: Ah... Alors, j'en ai peut-être déjà bu avec des gens qui sont programmés! Je ne sais pas, quelqu'un que je ne connais pas. Il y a tellement de trucs que je ne connais pas. Je ne me rends pas trop disponible pour écouter la musique qui se fait en ce moment, il y a pleins de trucs que je n'ai jamais entendu donc je suis là pour voir ce qui se passe. Donc n'importe qui! Je veux bien boire une bière avec n'importe quel artiste qui est là, et qui veut bien boire une bière avec moi pour discuter.


Un grand merci à Dali & Julien de Clapping Music pour avoir rendu cette interview possible,
ainsi qu'à Orval Carlos Sibelius pour sa gentillesse.

Pour relire le live report d'Orval Carlos Sibelius à La Route du Rock, c'est par ici!
Toutes les dates de concert sont sur le Facebook officiel,

Enjoy... & play it louder!!


dimanche 18 août 2013

La semaine en musique # 27


Lundi # Yassou Benedict - Back Roads That Dead End



Mardi # Bunk Johnson - My Life Will Be Sweeter Someday

> A écouter ici <

Mercredi # Jackson Scott - Sandy




Jeudi # Nick Cave & The Bad Seeds - Higgs Boson Blues




Vendredi # Jake Bugg - Someone Told Me




Samedi # Duke Ellington & John Coltrane - In A Sentimental Mood




Dimanche # Shields - Mezzanine




Enjoy... & play it louder!!

samedi 17 août 2013

Let's play at... La Route Du Rock, collection été # 10

     Depuis toujours, La Route Du Rock a la réputation de proposer la meilleure programmation indé. Pour cette 23ème édition, le mythe se confirme une nouvelle fois. En plus, la programmation (presque) parfaite du festival a été sublimée par un soleil de plomb... Un sans faute!



Avant de rejoindre Le Fort De Saint-Père, un détour par la Plage Bon-Secours s'imposait... Et pour cause, celui dont l'album Super Forma a déclenché une déferlante de critiques positives y jouait en fin d'après-midi. Après avoir foulé les rues pavées dans l'intra-muros de Saint-Malo, on y découvre une plage bondée pour l'occasion qui attends patiemment au son du DJ set organisé par Clapping Music. Sable fin & légère brise iodée, il ne manque plus que les mélodies de Super Forma pour parfaire ce cadre d'exception.
Orval Carlos Sibelius & sa petite bande arrive sur scène pour un concert qui s'annonce intimiste. Avant d'entamer son set, il remarque d'un air amusé que certains d'entre nous vont sûrement bronzer ou faire une sieste. D'Asteroids à Good Remake, on découvre tout au long du concert des versions spécialement ré-arrangées pour la scène... Et pour notre plus grand plaisir! Avec un drumming particulièrement efficace & la présence d'un trombone, les musiciens d'Orval Carlos Sibelius donnent du relief à Super Forma, qui s'anime réellement en live. Avant de se lancer sur I Don't Want A Baby, particulièrement accrocheur, Orval Carlos Sibelius nous prévient que "celle-ci est une vieille chanson". Pour finir le concert en beauté, Desintegração était parfait car l'air du refrain nous trottera dans la tête jusqu'à la fin de l'après-midi... De quoi nous consoler de rater Jacco Gardner. En quelques minutes seulement, la plage se vide & on se dirige tous au Fort De Saint-Père. En Super Forme, bien sûr.





Alors qu'ils étaient déjà venus à La Route Du Rock en 2010 pour la collection hiver, les Local Natives reviennent cette fois-ci pour la collection été. "Bonsoir, nous sommes contents d'être ici!" lancent-ils dès leur entrée sur scène. Le très réussi World News, issu de Gorilla Manor, ouvre les hostilités. Hummingbird reprend vite le dessus, de Breakers à Black Balloons, en passant par le superbe You & I où les Local Natives nous gratifie d'un "you all look really beautiful". Sur Bowery, Matt Frazier fait monter la pression derrière ses fûts. Doucement mais sûrement, Bowery gagne en puissance. Et on en redemande! Avant d'entamer Airplanes, très bien accueilli par le public, Taylor Rice profite pour remercier La Blogothèque. Il faut dire que les Local Natives sont des habitués de La Blogothèque, & je ne résiste pas au plaisir de partager ce génialissime Concert à emporter.



Après avoir fait brillamment résonner leur pop indie (Heavy Feet, Warning Signs, Who Knows Who Cares...), les Local Natives nous chauffe "you are exciting for Nick Cave & The Bad Seeds, right?" D'ailleurs, il est déjà tant pour le groupe de LA de laisser la place à celui que tout le monde attend avec impatience... Même les meilleures choses ont une fin.

Pour voir le live des Local Natives à la Route du Rock, filmé par Arte, c'est par ici.




Nick Cave, fidèle à son indémodable costume noir & blanc, arrive sur scène la main levée accompagné d'un "hello". Concis, mais incroyablement efficace. Les yeux de tous sont remplis d'admiration lorsque les premières notes de We No Who U R de Push The Sky Away se font entendre. Charismatique, le crooner australien n'a pas besoin de fioritures pour nous laisser bouche bées. Et pourtant, dès Jubilee Street (le nouveau grand classique), Nick Cave occupe littéralement tout l'espace, n'hésitant pas à prendre de nombreux bains de foule. From Her To Eternity, à Deanna, en passant par le sublime Mermaids, Nick Cave & The Bad Seeds (d)étonnent. De sa voix puissante & prophétique, Nick Cave nous fait ressentir le poids des années que nous n'avons pas connu, des histoires d'amour que nous n'avons pas encore vécu mais que nous attendons tous. "We live in hope", comme il le chante si bien dans une version tout en retenue de Love letter. Sur le lancinant Higgs Boson Blues, Nick Cave est plus habité que jamais. Le concert touche à sa fin & c'est le mystique Push The Sky Away qui clôture ce très grand concert. Bravo les artistes!





Dans son petit short, Nic Offer de !!! (chk chk chk) donne le ton: l'ambiance sera décontractée & vitaminée. Une bonne dose d'énergie, un groove implacable & une guitare funky, l'équation de !!! est parfaite. Impossible de résister. Les jambes se dégourdissent, les bras s'élèvent... Même si les festivaliers font de leur mieux, Nic Offer reste indétrônable concernant les chorégraphies. Entre Californyeah, le très bon Even When The Water's Cold Get That Rhythm Right, Nic Offer en profite pour rendre hommage à Nick Cave "for the legend Nick Cave!". Décidément, l'australien a fait l'unanimité.



Si Thr!!!er était déjà convainquant sur CD, il prend réellement vie sous nos yeux. Une chose est sûre: Chk Chk Chk, c'est cool cool cool.
Pour voir le live de !!! à la Route du Rock, filmé par Arte, c'est par ici




Electric Electric porte bien son nom. A l'image de leur musique, purement inclassable, le concert est difficilement qualifiable. La recherche sonore & expérimentale de la noise côtoie l'énergie du math-rock, qui font les yeux doux à l’agressivité punk. Les lights hyperactives s'attachent à suivre les mélodies musclées du trio strasbourgeois, qui reposent sur des boucles aux changements sensibles mais constants. Vertigineux.





Cette journée bien remplie se termine avec Fuck Buttons. Immuables, Andrew Hung & Benjamin John Power se tiennent face à face: les lights hypnotiques & travaillées font le reste. Sur l'album déjà, on n'accrochait pas vraiment, alors c'est sans surprise que ce concert impersonnel nous laisse de marbre.


Pour voir le live de Fuck Buttons à la Route du Rock, filmé par Arte, c'est par ici.


Si tu aimes te déhancher sur une programmation pointue & éclectique, en ayant quelques grains de sable sagement cachés dans tes baskets en souvenir de la Plage Bon-Secours... Alors la Route du Rock est vraiment faite pour toi! Et comme l'organisation pense à tout, tu n'as pas à patienter un an, mais seulement quelques mois avant de retrouver la collection Hiver de la Route du Rock... 

A très bientôt pour une interview d'Orval Carlos Sibelius,
Enjoy... & play it louder!!




mercredi 14 août 2013

Majical Cloudz # Impersonator, pop plaintive & minimaliste.

     Mieux vaut tard que jamais, dit-on? A l'écoute d'Impersonator, cet adage prends tout son sens. Sorti il y a déjà quatre mois, il est presque impardonnable à l'ère du numérique d'aborder le second opus de Majical Cloudz avec autant de retard... Mais ce qui serait vraiment impardonnable, ce serait de passer à côté de cet album en passe de devenir incontournable. Mieux vaut tard que jamais, donc.




Majical Cloudz, désormais composé de Devon Welsh & Matthew Otto, est un peu l'équivalent de Woodkid, made in Montréal. La barbe & les orchestrations en moins. L'un chante d'une voix chaude & puissante, l'autre mutine & sublime les mélodies. Comme le magnifique Bugs Don't Buzz le prouve, épuré à souhait, Majical Cloudz n'a pas besoin d'artifice superficiel pour envoûter. Et pourtant, les Canadiens s'offrent quelques échappées telles que Mister, où l'instru se fait plus présent.



Peut-être que le plus grand talent de ce duo est de nous faire croire à une simplicité apparente. A l'écoute d'Impersonator ou I Do Sing For You, on se rencontre que les chœurs -tellement travaillés- font partie intégrante des mélodies & se transforment en véritable incantations. "When you'll go, I will remember you. Of course I would. I would love to" chante-t-il dans I Do Sing For You. En voilà un autre qui n'a pas été prévenu que les histoires d'amour finissent mal, en général.
D'ailleurs, l'amour est souvent évoqué en pointillé tout au long d'Impersonator, mais les références à l'enfance sont encore plus nombreuses, comme dans Notebook ("I'd like to know how much do I have to learn to grow?), This Is Magic ("I feel like a child") ou plus flagrant, le superbe Childhood's End.



Touchant & aérien, Impersonator est typiquement le genre d'album dont la beauté des mélodies se révèle au fil des écoutes. Comme par Magic.

Je vous laisse avec le clip Turns Turns Turns,
Enjoy... & play it louder!!


lundi 12 août 2013

The Uncluded # Hokey Fright, atypique & attachant.

     The Uncluded, c'est le duo improbable formé par Aesop Rock (Definitive Jux) & Kimya Dawson, la moitié des Moldy Peaches. Envoûtée par la voix de cette folkeuse excentrique depuis la bande-son de Juno, ce nouveau projet excitant ne pouvait que me réjouir. 




A l'écoute d'Hokey Fright, il est difficile de savoir par où commencer tant cet opus est singulier. Avec ces seize titres, ce drôle de duo nous plonge dans leur univers où le folk tutoie le rap sans aucune difficulté. Déstabilisant? Cela ne fait aucun doute, mais le phrasé hypnotique de Dawson & le flow incisif de Aesop Rock semblaient prédestinés à se rencontrer, comme en témoigne Earthquake. Sur Eyeball Soup, Dawson sort de son phrasé habituel & emprunte à son acolyte quelques tics...




De Jambi Cafe, éminemment folk, à TV on 10,  plus inquiétant; The Uncluded distille tous les possibles. Sur Organs, Aesop Rock s'essaye au chant tant bien que mal... Et même si ce n'est pas toujours ça, c'est touchant. Lorsque la voix fluette & juvénile de Dawson s'emmêle, je me dis que Hokey Fright est vraiment un Objet Musical Non Identifié, sorti de nul part. Si bien que la rythmique d'Alligator, créée grâce à des balles de ping-pong, passe (presque) inaperçue.



Si quelques titres plus pêchus tel que The Aquarium sont présents sur Hokey Fright, c'est surtout sur des titres comme le génial Teleprompters que le charme opère véritablement. La voix de Dawson se fait plus sûre, plus nasillarde. Irrésistible sur le refrain, elle affirme "I am strong & I am lovable". Tout est dit.


En musique comme ailleurs, il n'est pas nécessaire de tout comprendre pour pouvoir apprécier la magie qui en émane. Superheroes à leur façon, The Uncluded nous démontre que la découverte de l'inconnu ne s'est jamais faite aussi pressante.

Je vous laisse avec le clip de l'entêtant Delicate Cycle,
Enjoy... & play it louder!!

dimanche 11 août 2013

La semaine en musique # 26

Lundi # Big Walter Horton - Temptation Blues




Mardi # Mamie Smith - Lady Luck Blues




Mercredi # The Centurians - BullWinkle (Part II)




Jeudi # Django Reinhardt - Daphné




Vendredi # Fauve - 2xGM




Samedi # Babyshambles - Picture Me In A Hospital




Dimanche # Bessie Smith - Crazy Blues




Enjoy... & play it louder!!

samedi 10 août 2013

En vogue # Colorés & psychés, les imprimés fleuris sont partout.

     Que ce soit pour recouvrir la totalité de la pochette ou pour simplement la colorer par endroit, les fleurs sont au rendez-vous. On les trouve vintages, fanées, psychées, en liberty ou en format XXL... Bref, il y en a pour tous les goûts. Une sélection s'imposait.


Washed Out 


Avec ses teintes édulcorées, la pochette de Paracosm limite brillamment le côté cheap de l'imprimé fleuri. Avec un fond crème & une typographie épurée, l'imprimé qui évoque la tapisserie du salon de tata Monique devient rapidement tendance. Trop fort, ce Washed Out.
Côté musique, Washed Out donne le ton avec sa dream pop moderne dès Entrance, inspirant & poétique. L'éveil des sens & du plaisir se prolonge sur It All Feels Right, carrément planant, & Don't Give Up, dangereusement envoûtant. Si Weightless s'avère trop lancinant à mon goût, je me dis que la première impression est toujours la bonne à l'écoute du délicat All Over Now
Avec l'opus incroyablement saisissant qu'est Paracosm, Washed Out nous offre une Great Escape aux pays des rêves. Sans aucun doute. 





Is Tropical


Signés chez le label très hype qu'est Kitsuné, la pochette kitsch & multicolore de I'm Leaving étonne à peine; mais colle parfaitement à l'univers technicolor & naïf de Is Tropical. 
Si l'album se révèle être très dansant, seulement quelques morceaux retiennent véritablement l'attention. Du très bon Dancing Anymore, à Lover's Cave, en passant par Sun Sun & Yellow Teeth, une chose est sûre: Is Tropical tâtonne & se diversifie. Un bon point pour le trio Londonien! 

Allez, plus que quelques jours à patienter pour ceux qui ont la chance de les voir à Rock en Seine!





Primal Scream


Au premier coup d’œil, on ne sait pas vraiment s'il faut rire de cette pochette, ou au contraire, en pleurer. Le contraste entre le fond noir & la chemise blanche pique les yeux; les fleurs semblent happer Bobby Gillespie, dont la pause est flippante une fois l'âge de cinq ans passé... Tous ces détails font que cette pochette, qui respire le second degrés, est unique & attachante. J'adore, donc.
Si More Light ne devait être incarné que par un seul morceau, ce serait le magnifique Walking With The Beast. Il n'est pas représentatif du style de l'album, loin de là, mais on y découvre toute la grâce de la voix de Gillespie. Bien que Primal Scream se révèle doué pour créer des intros implacables (Relativity, Turn Each Other Inside Out...), Walking With The Beast retient notre attention sur toute la longueur. A l'écoute de Tenement Kid, Goodbye Johnny ou encore Elimination Blues, on se dit que chaque chanson est une surprise. L'album se clôture en beauté, avec It's Alright, It's Ok, aux accents très "Rollingstoniens".


Je vous laisse avec le live complet de Primal Scream à Glastonbury,
Enjoy... & play it louder!!


jeudi 8 août 2013

Kavinsky # Odd Look, un clip à l'ancienne.




     Un café miteux à l'allure vintage, avec un billard, un Jukebox & une serveuse en uniforme pastel? Jusqu'ici, rien de très original. Mais lorsque Kavinsky s'emmêle, armé de son éternel teddy de campus américain, rien ne va plus. Invincible à la Captain America, Kavinsky sauve la jeune fille innocente: un vrai happy end. 
Et la musique dans tout ça? Avec Odd Look, Kavinsky s'illustre brillamment dans l'électro soft. Une fois de plus, c'est un sans faute.  


Son dernier EP, Odd Look, vient de sortir. Entre le remix de A-Trak & celui de Midnight Juggernauts, 
il vaut le détour! Pour l'écouter, c'est par là
Enjoy... & play it louder!!


mardi 6 août 2013

MGMT # Your Life Is A Lie, le clip déjanté.




     Drôle. Absurde. Décalé. Le dernier clip des MGMT, Your Life Is A Lie, rappelle un peu l'esprit adopté par Ok Go (pour relire l'article, c'est par ici). Il n'y a pas grand chose à comprendre, il suffit simplement de se laisser surprendre par des séquences de plus en plus improbables.

Leur prochain album est prévu pour le 17 septembre,
Enjoy... & play it louder!!



On dirait Doc dans Retour Vers Le Futur, non?

lundi 5 août 2013

Verve Remixed # The First Ladies.

     Quand les titres des plus grandes artistes du XXème sont remixés par les DJs en vogue (C2C, Toro Y Moi...), ça donne une compilation originale & éclectique. 

Verve Remixed - The First Ladies
Verve Records # Sortie prévue le 19/08/2013


Lorsque Too Darn Hot d'Ella Fitzgerald, a.k.a La grande dame du jazz, est remixé par RAC, on s'aperçoit que sa musique n'a pas pris une ride. Instru dansante, RAC s'offre le luxe de conserver une partie swing intacte à la fin de la chanson, avant de repartir de plus belle. Verve Remixed ne pouvait pas choisir de meilleur titre pour ouvrir cet opus... C'est mon coup de cœur de l'album! 
Si la nouvelle version de Blue Skies par Maya Jane Coles me plaît moins, elle a un avantage: souligner la prouesse exécutée par RAC. 

Pour les amoureux du jazz, on retrouve trois grands classiques interprétés par Nina Simone: Feeling Good (qui, sujet à de nombreuses reprises, s'offre ici une nouvelle version grâce à Bassnectar), le magnifique Don't Let Me Be Misunderstood (revu par Zeds Dead, on apprécie le décalage entre la voix forte & langoureuse de Nina Simone & la rythmique up tempo) & enfin, I Put A Spell On You (remixé par Pretty Lights). 

Et pour ne pas rester sur notre faim, on apprécie aussi Jericho de Sister Rosetta Tharpe (C2C remix), Please Mr. Brown de Sarah Vaughan (Pontus Winnberg Of Miike Snow remix), Women Of The Ghetto de Marlena Shaw (Flume's Jackin House remix) & My Man de la superbe Billie Holiday (Toro Y Moi remix). 

Enjoy... & play it louder!!


dimanche 4 août 2013

La semaine en musique # 25

Lundi # Amason - Went To War



Mardi # Babx - Suzanne Aux Yeux Noirs (Live)




Mercredi # Duke Ellington - Day Dream




Jeudi # Swim Good - Summer Solstice 




Vendredi # Bob Dylan - Girl From The North Country




Samedi # Gesaffelstein - Viol




Dimanche # The Baptist Generals - Live




Enjoy... & play it louder!!

jeudi 1 août 2013

Bengale # Je Danse Le Mia, la reprise réussie d'IAM.

     Après la reprise remarquée de Ma Benz par les Brigitte, Bengale se livre à l'exercice difficile de la cover... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Bengale n'a pas choisi la facilité & s'attaque avec brio à un tube des années 90 (ouh, c'est déjà loin...) avec Je Danse Le Mia.  



Si jamais tu n'accroches pas avec cette version, tu peux toujours te rabattre sur Dernier Tramway, l'EP de Bengale.
Enjoy... & play it louder!!

Let me introduce you... Highs # 7

     Les Canadiens n'ont pas fini de faire parler d'eux. Alors que je me suis à peine remise de la prestation d'Half Moon Run aux Vieilles Charrues (pour relire le live report, c'est par là), leurs compatriotes Highs proposent un premier EP prometteur. A mi-chemin entre Vampire Weekend & les Local Natives, Highs surgit de nulle part avec une pop millimétrée.



Si Summer Dress donne dans le déjà vu, l'intro de Nomads est irrésistible. Riffs de guitare accrocheurs & chœurs travaillés, l'équation est parfaite. Chaque chanson produit son lot de surprise, comme les étonnants "give it up" du refrain de Nomads ou encore la réponse subtile batterie/guitare sur Cannibal Coast.



Si tous les titres sont dans le même registre, Highs s'aventure sur le délicat Harvest. Planant sans jamais être ennuyant, c'est un sans faute pour Highs.

Je vous laisse avec l'écoute intégrale de Highs,
Enjoy... & play it louder!!