lundi 19 août 2013

L'interview à la cool d'Orval Carlos Sibelius.

     Après son concert à La Route du Rock, je rencontre celui dont le pseudonyme à rallonge en étonne plus d'un. Entre les cris des mouettes & des enfants, Orval Carlos Sibelius (Axel Monneau, de son vrai nom) évoque l'enregistrement de Super Forma, les westerns... Et même l'avenir. Rencontre.




Oh, Play It Louder!! : Entre l'enregistrement & le mix de Super Forma, tu as enregistré Recovery Tapes (2011), est-ce que ce n'était pas trop dur de se remettre à l'ouvrage après cette parenthèse?
Orval Carlos Sibelius: Ce n'est pas moi qui ai mixé Super Forma. J'allais juste voir le mixeur, pour lui dire "ça j'aime bien, c'est cool. On pourrait faire-ci, on pourrait faire-ça..." Il faisait les choses de son côté donc pour moi, je revenais sur un travail ancien. C'était un peu plus frais, justement.

OPIL: Et le fait d'être dans l'attente, ça ne t'as pas dérangé?
Orval Carlos Sibelius: J'ai fais Recovery Tapes en attendant, donc ça va. C'était un peu ma catharsis aussi, car l'enregistrement de Super Forma était assez long & pénible (rires). Ce n'était pas forcément toujours satisfaisant. Je n'avais pas les pistes, je ne sais pas me servir d'un ordinateur donc ce n'est pas moi qui enregistrais moi-même les choses. A chaque fois, j'étais obligé d'attendre, d'avoir des disponibilités avec l'ingé son pour pouvoir enregistrer... C'est ça qui était surtout pénible, de ne pas pouvoir finir assez vite. C'est pour ça qu'après, j'ai fais Recovery Tapes pour pouvoir faire tout moi-même, dans l'urgence. C'était cool!



OPIL: Justement dans une interview des InRocks, tu décrivais Super Forma comme un cancer. T'es guéri aujourd'hui?
Orval Carlos Sibelius: Oui oui, ça va! (Rires). Maintenant, oui. Quand je repense à certaines phases... Mais oui, je suis content du disque, surtout que l'accueil est bien! L'album m'a apporté presque autant de choses biens que j'avais ressenti de choses négatives en le faisant, donc l'équilibre est plutôt bien là. Ça va, je suis content.

OPIL: Du coup, appréhender la scène avec cet album, ce n'était pas trop difficile?
Orval Carlos Sibelius: Bah t'as vu, c'était un peu difficile! (Rires). Là, on est encore en rodage. On est en formation à cinq. C'est un peu le challenge. Du coup, on retravaille spécialement les morceaux pour la scène puisqu'on ne peut pas avoir tous les instruments présents sur le disque. C'est intéressant aussi d'essayer de les arranger différemment pour les concerts. C'est bien, il va falloir qu'on bosse!

OPIL: Le mix a été réalisé par Stéphane Laporte (a.k.a Domotic), avec qui tu étais déjà au sein des Centenaires. Comment s'est déroulée cette seconde collaboration?
Orval Carlos Sibelius: Dans Centenaires, on était musiciens. C'était vraiment assez démocratique, chacun donnait son avis. Quand est arrivé le moment du mix, je lui ai dis "écoute, tu as carte blanche pour t'amuser avec les pistes du disque. Amuse-toi". En fait, ce n'était pas totalement carte blanche... J'étais quand même, de temps en temps, à donner mon avis "ça ce n'est pas possible!" (Rires). En gros, je pense qu'il a bien aimé faire ça.
Cette collaboration était très espacée. Pareil, il avait pleins de projets de mix, etc... Il travaillait sur Super Forma en parallèle de tous ses autres trucs. Ça rajoutait de la frustration supplémentaire pour moi, mais ce n'est pas grave, j'étais habitué! (Rires). Il s'est passé trois ans entre le premier moment où on a commencé à enregistré & aujourd’hui.

OPIL: A l'époque de ton premier album éponyme, Orval Carlos Sibelius (2006), tu décrivais ta musique comme de la pop progressive. T'en penses quoi aujourd'hui?
Orval Carlos Sibelius: Ça n'a pas trop changé! Encore faut que les gens savent ce que j'entend pas progressif. Ceux qui s'y connaissent en musique savent à peu près que je parle des trucs des années 70, un peu à l'alambiqué. Ce n'est pas vraiment ça ce que je fais. Ma musique est plus simple que tous ces groupes que j'adore, comme Genesis, King Crimson... Je ne suis pas du tout à ce niveau là de technicité, d'ambition... Quand ils faisaient leurs morceaux symphoniques & tout ça! C'est juste que j'essaye parfois de trouver des petits chemins de traverse, de compliquer un petit peu le truc, parce que je le sens comme ça. C'est la musique que je sens. Donc aujourd'hui, ce serait toujours pareil parce que finalement, je fais toujours la même musique je pense.



OPIL: On connait ton amour pour le cinéma & Super Forma à un côté très contemplatif. Est-ce que ça te plairait d'écrire des musiques pour le cinéma?
Orval Carlos Sibelius: Il n'y a pas longtemps, je t'aurai dis non. Faire des musiques de film, je ne pense pas du tout que ce soit mon truc. Quand je vois les musiques de films, je les trouve souvent très illustratives & ce n'est pas forcément ce que j'ai envie de faire. En même temps, il y a un côté je pense assez libérateur. Tu mets ton égo de côté, tu te mets au service de quelqu'un d'autre pour faire une musique. Ça peut peut-être faire sortir des aspects de la musique que je n'aurai pas forcément mis en avant. Des trucs instrumentaux, expérimentaux... Pourquoi pas, ça pourrait être un aboutissement. Mais je ne cours pas après!

OPIL: Est-ce que tu as une bande-son préférée ou un thème de film que tu aurai aimé composé?
Orval Carlos Sibelius: C'est comme tout, en musique, il y a plein de trucs que j'aime. Bah tu vois, il y avait Ennio Mojito juste avant, qui a passé que des trucs à la Morricone, etc... Pour moi, c'est un peu le top! Morricone, j'en écoutais encore il n'y a pas longtemps. Pourtant, je n'écoute pas énormément de musique de film. Mais lui, quand j'étais petit déjà, sa musique me faisait voyager. Des musiques de western, Il était une fois la Révolution, le thème du Le grand silence de Sergio Corbucci avec Jean-Louis Trintignant... La musique est superbe! Il a fait des supers beaux thèmes, des superpositions de clavecins, de guitares... C'est super beau! Il va dans l'émotion! Enfin bon, je pourrai t'en parler longtemps! Morricone, il est fort! (Rires) Enfin c'est con de dire ça, c'est un génie! C'est toujours frais je trouve, je ne m'en lasse pas.





OPIL: Tu te vois où dans dix ans?
Orval Carlos Sibelius: (Silence) Ah... Sur une plage, mais pas ici! C'est bien ici, mais peut-être une plage avec moins de monde. Pas forcément dans le monde musical ou le cinéma. Changer un peu.

OPIL: Quelles sont tes impressions par rapport au concert, au cadre, au public... ?
Orval Carlos Sibelius: On avait joué là avec Centenaires il y a trois ans, quatre ans... Cinq ans peut-être! C'est exactement le même endroit, la même place. Je m'en rappelle très bien! Bon, le concert était un peu chaotique mais sinon je suis content d'être là, c'est super agréable!

OPIL: Est-ce que tu savais qu'Orval était un nom de bière avant de prendre ton nom de scène?
Orval Carlos Sibelius: Non, il y a pleins de choses que je ne savais pas avant de le prendre! Je ne savais pas que Sibelius était un compositeur finlandais, je ne savais pas qu'Orval était une bière belge, ni que Carlos était un terroriste emprisonné!

OPIL: Justement, si tu devais boire une bière avec un des artistes programmé sur cette édition, ce serait avec qui? 
Orval Carlos Sibelius: Ah... Alors, j'en ai peut-être déjà bu avec des gens qui sont programmés! Je ne sais pas, quelqu'un que je ne connais pas. Il y a tellement de trucs que je ne connais pas. Je ne me rends pas trop disponible pour écouter la musique qui se fait en ce moment, il y a pleins de trucs que je n'ai jamais entendu donc je suis là pour voir ce qui se passe. Donc n'importe qui! Je veux bien boire une bière avec n'importe quel artiste qui est là, et qui veut bien boire une bière avec moi pour discuter.


Un grand merci à Dali & Julien de Clapping Music pour avoir rendu cette interview possible,
ainsi qu'à Orval Carlos Sibelius pour sa gentillesse.

Pour relire le live report d'Orval Carlos Sibelius à La Route du Rock, c'est par ici!
Toutes les dates de concert sont sur le Facebook officiel,

Enjoy... & play it louder!!


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